Depuis l’entrée en vigueur du code de droit économique le 31 mai 2014, les professions libérales – à l’exclusion des huissiers et des notaires – doivent, dans leurs relations avec des particuliers, respecter des obligations très contraignantes destinées à protéger, parfois contre son gré, le consommateur, et pas toujours à son avantage.
L’agent immobilier doit donc s’y soumettre avant d’entamer sa mission même en cas d’urgence; ce qui est souvent le cas pour la location/vente/gestion de biens résidentiels. En effet, à l’heure du « tout internet », la quantité d’informations dont il faudra prouver la transmission associée au caractère archaïque de la procédure ne conviennent pas du tout à la rapidité exigée tant par les clients que par le marché.
Le non-respect de cette longue série de précautions précontractuelles – pas moins de douze à majorer de celles spécifiques à la profession – est sanctionné par la nullité du contrat signé par la suite. Pire : le délai de rétractation, initialement de 14 jours, s’éternise en passant à 12 mois. Le client peut ainsi se rétracter quasi indéfiniment en cas de vente à distance ou conclue en dehors du lieu habituel de l’exercice de la profession, en l’occurrence le bureau de l’agent.
Dans ces cas de figure précis, ce ne sont pas moins de vingt informations qu’il faut transmettre au consommateur, en ce compris, bien évidemment, le formulaire de rétractation afin que le client n’oublie surtout pas ce droit exceptionnel! Il en découle une insécurité très inconfortable pour les agents immobiliers.
L’association professionnelle des agents immobiliers (IPI) leur a « prémâché » le travail en proposant une check-list assez complète qu’Alterys conseille aux agents immobiliers de consulter (*).
En effet, le droit de rétractation est une arme fatale qui viendra peut-être « sauver » le consommateur peu scrupuleux souhaitant renoncer à son engagement. Il est donc préférable de se doter de toutes les précautions légales :
Le ministère des affaires économiques a fait savoir que les formules lapidaires annonçant que le consommateur reconnaît que tout a été remis et expliqué ne libère pas l’agent de prouver le respect des obligations d’information qui pèsent sur lui.
Alterys recommande vivement, pour les missions qui ne sont pas encore clôturées, de faire signer les documents d’urgence aux clients « consommateurs » ; ou mieux encore, de substituer à « l’ancien » contrat, un nouveau contrat en respectant la procédure visée plus haut, ce qui serait l’occasion de revoir le client et de relancer la collaboration le cas échéant.
(*) http://www.ipi.be/NV_2_K_1.php?lingua=FR – checklist type (modèle de formulaire de rétractation inclus).